On le dit souvent pour avoir des photos nettes il est important de bien prendre son boitier en main, d’avoir une bonne position corporelle, … Tous des éléments qui permettent d’être stable et de ne pas (trop) bouger durant la prise de vue.
Un autre élément à ne pas négliger pour obtenir des photos nettes c’est bien entendu la vitesse d’obturation (voir l’article à propos des bases de la photographie : ouverture, vitesse et sensibilité et la proportionnalité).
Pour compenser le manque de stabilité du photographe, la plupart des constructeurs proposent des mécanismes de stabilisation de l’image. On en distingue 2 types principaux : la stabilisation optique et la stabilisation mécanique.
La stabilisation optique
Elle est apparue dans les années 1990 chez Canon et Nikon. Le principe est de déplacer une lentille ou un groupe de lentilles dans l’objectif afin de corriger les mouvements de l’objectif et de ce fait empêcher l’image de ‘bouger’ sur la surface sensible.
C’est Canon qui a produit le 1er objectif grand public utilisant cette technique (le EF75-300/4-5.6IS USM en 1995), suivi ensuite par un grand nombre d’objectifs tant dans le haut de gamme que dans les modèles d’entrée de gamme.
Dans le nom des objectifs stabilisés on trouve un acronyme indiquant qu’ils le sont.
Chez Canon il s’agit de IS (Image Stabilization); VR chez Nikon (Vibration Reduction); OS chez Sigma (Optical stabilization); VC (Vibration Control) chez Tamron.
La vidéo ci-dessous montre le groupe stabilisateur en action dans un objectif Canon :
Stabilisation optique : avantages – inconvénients
Les avantages :
- La visée est stabilisée
- Meilleures performances (on gagne jusqu’à 4 vitesses)
- Le stabilisateur est optimisé pour l’objectif
- Fonctionne également avec un ‘vieux’ reflex argentique
Les inconvénients :
- Chaque objectif doit être équipé (d’ou surcout éventuel, augmentation du poids)
La stabilisation mécanique
Dans ce cas-ci le principe est différent. Il est apparu avec les capteurs numériques et à été commercialisé pour la première fois par Minolta en 2004 (pour le d7D).
Au lieu de déplacer un groupe optique dans l’objectif, c’est le capteur de l’appareil qui se déplace de manière à compenser les vibrations.
Depuis on retrouve ce système sur les appareils Sony et Pentax.
Stabilisation mécanique : avantages – inconvénients
Les avantages :
- on ne paye le système de stabilisation qu’une seule fois
- tous les objectifs sont stabilisés, même ceux qui sont très anciens
- moins de pièces en mouvement dans les objectifs qui restent + simples à construire (et en théorie moins chers)
Les inconvénients :
- la visée n’est pas stabilisée ce qui est très inconfortable avec les longues focales
- un peu moins efficace que la stabilisation optique
La stabilisation est elle utile en photographie sportive ?
Oui et Non !
Pourquoi Non ? Dans de nombreux cas lorsque l’on photographie du sport on va utiliser une vitesse assez élevée (temps de pose court) afin de pouvoir figer le mouvement du sportif. Généralement cette vitesse est suffisamment rapide pour prévenir / empêcher le flou du au bouger. Pour rappel, on considère qu’il faut une vitesse plus rapide que l’inverse de la focale de l’objectif, donc avec un 300mm, si vous êtes à 1/500s les petits mouvements dus au photographe ne devraient pas entrainer de flou dans la photo.
Pourquoi Oui ? On ne fait pas que des photos de mouvements rapides; un objectif peu aussi servir à faire un portrait d’un joueur, d’un élément qui ne requiert pas cette vitesse d’obturation très élevée. Ou bien on peut vouloir faire un filé / fond filé d’un sujet en mouvement et donc utiliser une vitesse relativement lente. Dans ce cas grâce à une mode de stabilisation spécifique disponible sur certains objectifs / boitiers il sera possible de compenser les mouvements de haut en bas et pas le déplacement gauche – droite nécessaire à la réalisation du filé.
Contrairement à ce que certaines publicités pour appareils photos essayent de vous faire croire la stabilisation ne va pas permettre de faire des photos nettes en toute circonstances. Si le sujet bouge c’est votre vitesse d’obturation qui sera importante pour avoir une image nette.
ps : Pour être complet, il faut noter qu’il existe une 3ème méthode de stabilisation qui était proposée à une certaine époque par Fuji, ce qu’on pourrait appeler la stabilisation numérique. Elle consistait en l’augmentation de la sensibilité ISO de l’appareil afin d’obtenir une vitesse de prise de vue plus élevée et donc augmenter les chances de neutraliser le flou du aux mouvements du photographe mais également dans ce cas-ci le flou du aux mouvements du sujet.